• Une ombre s'étend,
    Coupe ton visage,
    Bleu, mauve puis rage
    Le module pend

    Tourne autour de tes
    Pupilles dilatées,
    Iris éclatés
    Figés dans le lait

    Perle sous ton œil,
    Rond blanc et nacré,
    Une goutte évadée
    Sur tes cils en deuil,

    D'un coup elle se fend,
    Vient blanchir ta joue
    D'une épaisse boue,
    Ensabler tes dents

    Les couleurs te quittent.
    Le froid t'envahit.
    Tout le bruit s'enfuit.
    Tu restes sans suite,


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  • Les minutes passent,
    Les marteaux frappent;
    Faites que cela s'efface,
    Que tu me happes.

    Je dois l'emprunter,
    Ce moi en toi en il ou en elle,
    Ce masque trompé
    Par son propre réel.

    Oublier l'enveloppe cruelle,
    Vivre entre les lignes.
    Oublier le feu et le sel,
    Vivre à l'abri des signes.

    Que le mensonge
    Attende encore un peu,
    Qu'il se perde dans mes songes,
    Avant de m'arracher des aveux.


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  •   Vingt-quatre août 1994, une grosse cerise noire tombe sur le macadam, s'éclatant dans sa chute. La chaire vole tout autour de son inconsistance, les restes du passé éparpillés aux quatre coins du monde de poche du trottoir. Vidé de son existence, son être désolidarisé entame sa cuisson sous les rayons impitoyables du soleil de décembre; les morceaux sèchent, se ratatinent, s'avilissent. Seule la tige, plantée dans un souvenir du fruit, trône encore au centre de la scène du crime.

      Dans ce petit bordel, nul noyau ne fut trouvé.


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  •   Effrayée de tout, elle s'est bâtie une forteresse; elle vit ainsi enfermée à double tour dans un asile personnel de coussins et de couettes, toujours chaudes et propres, de beaux paysages tantôt éclairés par le levé d'un soleil timide entre les branches, tantôt bercés par des lunes bleutées et maternelles. Des mélodies utopistes finissant de dépouiller chaque pièce du moindre indice d'anxiété, la solitude embrassant tous les recoins de son être de baisers de coton.

      Pourtant, malgré ses efforts incalculables pour que sa tour d'illusions s'élève assez haut dans les nuages, bien qu'elle aie fuit le monde, les angoisses, banni tout ce qui pique, griffe, tranche, brûle ou coupe, alors qu'elle a passé tant de temps à oublier, à ne plus y penser,...
    le monstre habitant dans sa poitrine ne la quitte pas.

      Le matin, quand elle se lève et se concentre comme elle le peut sur sa routine, il se change en écho, à l'affut... Au premier signe de faiblesse, il saute sur l'occasion et répète après elle: "Inutile... banale... triste... insensé... pourquoi?... laide... arrête". Elle s'échappe, encore une fois, elle se nourrit des autres histoires, des autres démons, des autres sourires, elle voit tous ces gens qui se débrouillent bien mieux qu'elle et elle se réjouit un peu, tout doucement,  jamais trop fort, car il est toujours là.

      Si par hasard ou par sa faute, elle se perd dans les histoires qui ressemblent trop aux siennes, celles qui font pleuvoir sur ses joues, il se met à gronder; il se réjouit à son tour. Un cri tonitruant retentit alors: Le démon a rassemblé toute la douleur et s'en sert comme d'une dague impitoyable pour transpercer ses organes, mouillant à nouveau son âme de ce liquide rouge et invisible jusqu'à ce que la rage resurgisse, qu'elle l'envahisse entièrement et qu'il puisse enfin la posséder sans contraintes, chaque particule convertie à lui, trempée. Crampes remontant jusqu'à la cervelle.

      Enfin, elle s'endort, amnésie libératrice, en attendant la sentence du lendemain.

     


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  • Désolée c'est en anglais ^^' => traduction maintenant disponible dans votre espace commentaire favoris.

    Sadness slowly infusing into my skin,
    Breaking into my brain
    And suddenly I'm bleeding,
    Under the clear sky.

    Blood stains all over the floor
    While the flowers never looked so happy,
    Their faces are multiplying in my head
    Watching me with creepy smiles.

    I think pieces of glass just started rolling
    Down my cheeks, must be my mask falling apart,
    But soon the night will come cry with me,
    And the moon will wash all the red away.


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