• Un petit pont de bois,
    La nuit, au dessus de l'étang,
    Avec plusieurs lanternes en papier.
    Leurs rayons dorés colorent l'eau sombre.

    Je suis assise, dans l'ombre.
    La tête sur les genoux, les jambes pliées,
    Le dos balayé par le vent.
    Regard perdu au-delà de moi.

    Je ne vois rien.
    Je suis déjà dans l'autre monde,
    Où le sens n'existe pas,
    Où les pensées ont une texture et un goût.

    Là-bas le corps disparaît ou
    L'esprit égare ses pas.
    Parfois il en remonte et inonde
    Les joues, les yeux, les miens, les tiens.

    Cette fois encore, on croirait au vide.
    J'entends seulement quelques échos.
    Ils rebondissent partout dans ma tête,
    Marquant chaque fois un nouveau bleu.

    Ce soir, j'aimerais tant m'introduire chez eux.
    Pouvoir enfin éteindre les braises de la fête,
    Nous donner quelques secondes de repos,
    Hors des massacres, par dessous nos rides.

    Mais je ne peux qu'attendre, sur le petit pont de bois.


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  • Images, paroles,
    Collisions, souvenirs.
    Cadavres de papillons
    Tapissant ma mémoire.

    Perles de sel,
    D'eau et de feu;
    Trésors nacrés
    Semés par le temps.

    Possibles et impossibles,
    Lignes de codes infinies,
    Effacées d'un seul mouvement.

    Fin.

    Les oiseaux ont perdu toutes leurs plumes,
    Le cri qui faisait frémir les feuilles s'est tu,
    Et le soleil a quitté le ciel des ruines;
    L'humanité est à nouveau brisée.

    L'encre s'étale,
    Les mots coulent de mes veines
    Mais les pages sont déchirées
    Et l'histoire restera mutilée.

    Seule la couverture,
    Immuable portrait,
    Reflète encore l'autre monde.

    Désuet.


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  • Ivre Morte (V.2)

     

    Fatiguée de cette enveloppe
    De nerfs et de peaux,
    Épuisée de ces connexions
    De ces décharges,
    De ces mécanismes
    Qui grincent et qui couinent
    Résonnant dans mon être :
    Séisme de mes cellules.

     

    Blessée par ces innombrables,
    Tous ces êtres,
    Toutes ces ondes,
    Tout cet air,
    Tout ce qui percute
    Ce que je suis :
    Tremblement de terre
    Dans ma chair.

     

    Encerclée, envahie,
    Débordée,
    Par ces couleurs,
    Ces rictus,
    Ces cris,
    Ces douleurs.
    Grande Brûlure qui s’étend,
    Consumant tout à l’intérieur.

     

    Morte de m’entendre craquer,
    Morte de m’entendre trembler,
    Morte de m’entendre saigner,
    Morte de m’entendre vivre,
    Sans

     

    Toi
    Ivre de t’entendre chanter,
    Ivre de t’entendre vibrer,
    Ivre de t’entendre exister,
    Ivre de t’entendre vivre.

     

    Enveloppée, animée,
    Illuminée,
    Par ces couleurs,
    Ces rires,
    Ces soupirs,
    Ces pleurs,
    Grandes Flammes qui dansent,
    Avivant tout à l’extérieur.

     

    Enchantant ces innombrables,
    Tous ces êtres,
    Toutes ces ondes,
    Tout cet air,
    Tout ce qui rencontre
    Ce que tu es :
    Fourmillement des étoiles
    Aux bouts de tes doigts.

     

    Enlacée par cette enveloppe
    De cordons et de soie
    Parcourue par ces rouages
    Ces écrous
    Ces mécanismes
    Qui se rythment et s’harmonisent,
    Articulant ton être :
    Musique de tes cellules.

     

     


    (V.1)

     

    Fatiguée de cette enveloppe
    De nerfs et de peaux,
    Épuisée de ces connexions
    De ces décharges,
    De tout ces mécanismes
    Qui grincent et qui couinent
    Résonnant dans mon être :
    Séisme de mes cellules.

     

    Blessée par toutes ces choses,
    Tous ces êtres,
    Toutes ces ondes,
    Tout cet air,
    Tout ce qui percute
    Ce que je suis :
    Tremblement de terre
    Dans ma chair.

     

    Encerclée, envahie,
    Débordée,
    Par ces couleurs,
    Ces rictus,
    Ces cris,
    Ces douleurs.
    Cette brûlure qui s’étend
    Consumant tout à l’intérieur.

     

    Morte de m’entendre craquer
    Morte de m’entendre trembler
    Morte de m’entendre saigner
    Morte de m’entendre vivre
    Sans

     

     
    Toi
    Ivre de t’entendre chanter
    Ivre de t’entendre vibrer
    Ivre de t’entendre exister
    Ivre de t’entendre vivre

     

    Enveloppée, animée,
    Illuminée,
    Par ces couleurs,
    Ces rires,
    Ces soupirs,
    Ces pleurs,
    Ces flammes qui dansent
    Avivant tout à l’extérieur

     

    Enchantant toutes ces choses
    Tous ces êtres
    Toutes ces ondes
    Tout cet air
    Tout ce qui rencontre
    Ce que tu es :
    Fourmillement des étoiles
    Aux bouts de tes doigts

     

    Enlacée par cette enveloppe
    De cordons et de soie
    Parcourue par ces rouages
    Ces écrous
    Ces mécanismes
    Qui se rythme et s’harmonise,
    Articulant ton être :
    Musique de tes cellules.

     

     


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  • Déjà, les épines germent
    Sur l'animal blessé,
    Il geint un cri brisé
    Mais l'étau se referme

    Sur sa dernière bataille
    Et le sang bouillonnant,
    Mêlé aux souvenirs ardents,
    Vient rouiller la ferraille

    Des myriades d'épées
    Qui auront, enfin, vaincu
    Ce dragon éploré
    Ce monstre abattu.

    Que son âme rejoigne
    Le néant de ses forces,
    Que nos larmes soignent
    Son cœur féroce,

    Et que le sommeil
    Lui soit doux,
    Que le sommeil
    Lui soit doux.


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  • Sonnet écrit pour l'école et donc assez différent de mon style habituel (si du moins j'ai un style habituel). J'ai pensé que ce serait intéressant de poster ça ici...

    Contraintes :

    Le sonnet devait, évidemment, être composé de deux quatrains puis de deux tercets, les vers devaient être rédigés en alexandrin et rimer, nous devions aussi faire quatre figures de style différentes dont une comparaison et, enfin, le poème devait être lyrique et pour cela nous devions nous inspirer soit d'un paysage, soit d'un portrait de femme: j'ai choisi Allégorie de la simulation de Lorenzo Lippi (pour la beauté et le mystère de la jeune femme plus que pour sa signification, malheureusement).

     

    Lux Noctis

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Sonnet :

     

     Lux Noctis :

    Lumière éclatante au coeur de mes ténèbres,
    Lanterne divine qui guide mon esprit,
    Rayon de lune me sauvant de la folie ,
    C'est son souvenir que chaque jour je célèbre.

    Car si jamais je ne puis atteindre son coeur,
    Son être, pour toujours, a éclipsé le mien,
    Emporté au loin par un geste de sa main,
    Ne le sent-elle pas qui palpite de bonheur ?

    Nymphe diaphane au mystère flamboyant.
    Quand enfin je l'aperçois, je meurs d'être en vie
    Mais si elle fuit, mon âme périt, asservie.

    Au fond de ses yeux, il y a le firmament
    Et je m'y précipite, comme un papillon,
    Immanquablement attirée par l'horizon.

     

    -Je ne suis pas sûre de l'apprécier mais je pense que je ne me suis pas trop mal débrouillée, au final ^^'-


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